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laPquichante Textes, dessins et photos

Direction Hampi mars 1977 (partie 1)

Eve Pée
Direction Hampi mars 1977 (partie 1)

Les gens du coin racontent que Hampi était le domaine de Sugriva le roi des singes dont le fils Hanuman a sauvé la belle Sita prisonnière du terrible démon Ravanna sur l'ile de Sri Lanka. Je pose mes affaires dans un temple jain tout en pierre sculptée, un des nombreux temples qui bordent la rivière. Des lingams de Shiva, des empreintes de pieds de Vishnou. Hampi : le pays des singes… Des rochers couleur miel, la rivière Hampi et son flot incessant d'eau vert tendre. Sur chaque rive de gros blocs de pierre sont posés comme par une main géante. Jean Marc et Pierrot m’accompagnent, nous venons juste d'arriver de Goa ; le stop a été très facile. Redoutables globetrotters, nous faisons un bon trio.

Direction le grand temple de Hampi, lieu de pèlerinage. Pour l'atteindre nous marchons le long de la rivière, déambulant parmi les ruines des temples, humant la verdeur de l'eau et du ciel ! Une lumière inoubliable. A nos côtés les singes nous observaient en quête d'un quelconque larcin de friandise !

Le temple est immense. Un gopuram géant comme on en voit partout en Inde est entouré d'une enceinte, c’est une sorte de tour. J'arrive devant l'entrée du temple mais je n’ai pas besoin de retirer mes chaussures : je suis un va-nu-pieds! Je me dirige vers le cœur du temple, le matri mandir. La Shiva ratri arrive dans quelques jours, la fête de Shiva, les préparatifs ont déjà commencé, tout le monde fait des offrandes, des chansons. Dès ce soir, une masse énorme de personnes toutes habillées de blanc viendra chanter "om nama shivaya " jusque tard dans la nuit.

Je perds Jean Marc et Pierrot, je parle avec des saddhus aux cheveux immenses, qui sont dans un état de zénitude absolue à cause du cannabis qu’ils fument en abondance et des mantras qu’ils récitent comme des chansons.

L'un d'entre eux m'amène dans un petit logement sous le temple, il frappe. Un indien nous ouvre, il est aveugle. Mon compagnon lui parle en canara, la langue locale, l'aveugle me prend la main et, comme s'il me reconnaissait, sourit… Nous pénétrons l'étrange logis, nous buvons l'éternel thé au lait. L'aveugle me donne un gros paquet en papier journal, rempli de ganja. Politesses, remerciements. Je retrouve l'extérieur de l'intérieur du temple (oui c’est un labyrinthe), et je fais une rencontre étonnante : un Amérindien. NightEagle un indien de la lointaine Amérique, authentique navajo à l'incroyable accent new yorkais. Nous parlons de la beat generation, nous parcourons les multiples dédales des mandirs, sorte de chapelle, et des lingams, sorte de pierres dressées en hommage aux dieux hindous. Il me propose un acide !

(to be continued)

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