Le hublot

Parfois, comme aujourd’hui, je hais ma vie, je hais ce que je suis devenue, je hais la petite fille que j’étais, je hais ce que je fais aux autres, je ne suis qu’une boule de haine envers moi-même. Etonnant que je n’aie jamais eu envie de me scarifier. A l’hôpital psychiatrique, j’ai rencontré toute sorte de gens, certains m’ont bouleversée. Mik, un boute-en-train à fleur de peau, bipolaire et borderline. Un colosse de presque deux mètres, pourtant assez fin, il se tenait droit comme un i malgré sa hauteur. Il portait aux creux du pouce et de l’index les trois points « mort aux vaches », il avait...

Clarisse la soprano disjonctée

« C’est vraiment dégueulasse, bordel de dieu, s’il n’y croit pas il croit en rien, Dieu est habillé en noir je lui parle tous les jours comme à n’importe qui, Enrico Macias Ce gros dégueulasse. En enfer comme au ciel c’est tout pareil »…. Voilà le discours d’une femme. Pour l’instant elle n’a pas de d’autre nom que folie. Son discours s’est peu à peu fortifié : « En Espagne, ils sont tous pareils, ils sont en noir avec des machins sur la tête : des chapeaux, des turbans, des foulards », « le pape, il y croit pas de toute façon il est pareil, toujours habillé avec son espèce de cornet sur la tête...

J’ai déversé mon flot de colère… dit-elle *

le décor... ... la musique... https://www.youtube.com/watch?v=OCztxPpqFfM (...) « Je ne suis pas comme ta Géraldine avec qui tu es allé en Tunisie. Si tu attends de moi que je me couche sagement sur une serviette à côté de toi pour faire bronzette eh bien sache une bonne fois pour toutes que j’ai horreur de ça, j’ai besoin de remuer moi, de visiter, de bouger et j’peux pas dormir à 21h. Si c’est comme ça t’as qu’à retourner avec elle » « C’est peut-être ce que je vais faire ». Je me suis mise dans une rage folle. Je suis en nuisette noire, eh bien peu importe, il faut sortir de la chambre et vite....

Je dois vous dire quelques mots à propos d’Olivier...

Textes, dessins et photos de Eve Pée Je me souviens de Charles, je m’en souviendrais toute ma vie, je n’avais jamais entendu parler de ce type de tentative de suicide, d’une violence hors norme. Ce jeune homme devait avoir environ 23 ans à l’époque où il est monté dans sa chambre au 2ème étage. Il a pris une bombe de déodorant, un briquet et il a commencé à s’enflammer le visage, le torse et les bras. Il m’a raconté qu’il ne ressentait aucune douleur (il n’avait pourtant pris aucun stupéfiant ni alcool), qu’il est allé dans la salle de bain et qu’il a regardé tranquillement son visage « fondre...

Césarienne 4 - Encore une future mauvaise mère...

Césarienne 4 - Encore une future mauvaise mère... *** Publié le 6 juillet 2013 par Le Père Peinard Dans une maternité, on ne doit pas fumer, c’était un obstacle à franchir, une règle que j’ai piétiné. Lors de ma grossesse, je n’ai pas arrêté la clope, pourquoi aurais-je arrêté après la naissance? En septembre, la température extérieure était assez douce, je couvrais mon fils et je fumais par la fenêtre, très vite, expirant la fumée le plus loin possible. « Ça sent la cigarette ici! Vous avez fumé? »…. Je m’y attendais, j’avais prévu la réponse typiquement je-m’en-foutiste. « Oui j’ai fumé, j’peux...

Césarienne 3 - comme Athéna jaillissant du crâne de Zeus...

Mon bébé fut emporté tout de suite, je ne l‘ai pas vu. J’ai demandé au médecin s’ils en avaient encore pour longtemps, je ne supportais plus d’attendre. Je me suis agitée J’ai été heureuse d’accoucher par césarienne. Je suis née moi-aussi de cette façon. Ma tête, mon corps n’est pas sorti du sexe de ma mère. Je suis sortie de son ventre, je n’avais pas de lance ni de bouclier et je n’ai pas lancé un cri de guerre comme Athéna jaillissant du crâne de Zeus. Un bébé tout simple mais né comme Jules César lui-même! En salle de réveil, ils ont posé Abel sur mon corps. Je ne parviens pas à décrire correctement...

Césarienne 2 - La péridurale est une expérience étonnante...

Publié le 6 juillet 2013 par Le Père Peinard Césarienne, texte et dessin de Eve Pée « Non non et non! C’est dégueulasse, vous m’aviez dit qu’il pourrait être là! ». Je pleure, je veux, j’exige qu’il soit à mes côtés. Je refuserai la césarienne s’il n’est pas là, je garderai le bébé dans mon ventre, je me contrefiche des difficultés de leur taf! Je veux et il faudra m‘ouvrir de force s‘il n‘est pas à mes côtés. Il attend dans la salle « d’attente », le personnel médical manque de compassion. Evidemment, ce n’est pas leur métier. Ils expulsent l‘enfant, recousent la femme et se foutent des états...

Césarienne 1 : Momo les pieds devant !

Lorsque j’ai su que mon enfant allait naitre par césarienne, j’ai ressenti un immense soulagement. Ma mère m’avait expliqué que lorsqu’une femme pousse de toutes ses forces pour expulser l’enfant, il peut arriver qu’elle défèque. J’avais donc l’image d’un bébé naissant dans une marre de caca. La douleur ne me faisait pas peur. Non c’était bel et bien la saleté. Tout comme pour la sodomie, je ne pratique pas ce genre de distraction parce que c’est sale… ...mais encore une fois, je m’égare.* Revenons à Momo dans mon ventre. Il a eu la chance d’écouter beaucoup de musique car j’avais encore mon piano...

Je reviens de chez mon psy...

« Isolée » oui. Enfermée est un mot plus juste. Des mots résonnent encore dans ma tête : « enfilez ce pyjama ». « Si je ne sors pas, vous voyez ce lit ? Eh bien je le prends, nous sommes au premier étage, et je le balance par la fenêtre, compris ? »... Oui, ça pour comprendre ils ont compris. Internée à la demande d’un tiers, deux médecins et un membre de ma famille à qui l’on a facilement fait croire que j’étais dangereuse pour moi-même et pour les autres et qui aura signé 3 semaines d’enfer pour moi. Le lendemain j’ai failli pisser par terre car ils avaient oublié d’ouvrir la porte des toilettes....

Fessée gratuite